Traversée nord-sud du massif du Vercors

Traversée du massif du Vercors : 84km; +3263m; -4063m

Qui: Eric 31ans, encore quelques kilos en trop. (accompagné du même pote)

Combien: sac 8Kg sans eau (11Kg avec 3L)

Quand: du 8 au 13 Mai 2012

Objectif: petite rando en réelle autonomie pour se préparer au GR20 prévu quelques semaines plus tard

Jour 1

St Nizier -> Haubert des Ramées

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Train + bus; départ St Nizier vers 13h
On voulait monter le début via le GR91 pour redescendre ensuite devant le tremplin de Ski, pour ensuite faire une boucle autour des trois pucelles. On s’est finalement trompé et nous sommes monté via le tremplin. La flemme de redescendre pour faire notre boucle prévue, et la pluie aidant, on a décidé de continuer vers le haut du Moucherotte. Une fois en haut, on a pu voir le brouillard qui s’accumulait sur le versant Est, nous confortant dans notre choix d’éviter notre boucle initialement prévue.

Pas grand chose a voir une fois en haut du Moucherotte, on redescend donc vers les Ramées. La vue est plus dégagée vers l’ouest.

Arrivée bivouac vers 16hn la cabane est vide mais on décide de poser la tente à coté entre deux averses.

Rencontre avec un sympathique agriculteur accompagné de son chien qui nous dissuade de monter le Pic St Michel le lendemain sans raquettes ni guêtres. Il nous donnera des tuyaux sur les différentes cabanes sur notre trajet, et sera étonné des informations qu’on avait déjà grâce à internet (via www.refuges.info) Il déplorera aussi que des chasseurs ai détruit la cabane qu’il avait mis 5 ans à construire…

Jour 2

Haubert des Ramées -> Corrençon

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La première nuit à 1600m s’est bien passé. Je n’ai pas eu froid.
Départ du bivouac vers 9h30.

Descente via le GR91, on traverse le bas des pistes de ski de la Sierre, puis on dépasse le gîte Les Allières, qui était encore fermé. Comme décidé la veille, on fait l’impasse sur le Pic St Michel et on continue sur le GR91, le ciel est chargé mais pas de pluie, on profite pleinement de la vue sur les petits villages à l’ouest.

Une fois au refuge de Roybon, on voit au loin les flancs de la Grande Moucherolle, et notamment là ou l’on souhaitait initialement bivouaquer a 1900m. D’ici, ça ne semble pas trop enneigé… On est motivé, on décide d’essayer quand même, tout en s’interdisant de s’entêter si la neige gêne notre progression.

Direction la bergerie de la Fauge, puis traversée de la prairie vers le sud pour essayer d’atteindre le lac du Pré des Prés. Malheureusement la courte montée, qui est assez raide, est sous les arbres, et la neige est très présente. on rebrousse donc chemin. On redescend puis on décide de tester la combe de Charbonnière… Même sentence.

Comme les ascensions prévues (St Michel et Pas de l’oeil) semblent trop risquées, on décide donc de faire au plus “facile” et d’avancer le plus loin possible aujourd’hui, afin de pouvoir profiter plus tard le plus possible des hauts plateaux. L’objectif devient donc la cabane de Carette, après Corrençon, où l’on a prévu de se ravitailler à la supérette.

Direction donc les Glovettes, puis les Pouteils (d’où l’on ne peut que remarquer l’ignoble immeuble type cages à lapins pour la saison de ski). On récupère donc le GR91, qui manque un peu d’intérêt sur cette portion, pour arriver enfin à Corrençon… Où la supérette est “exceptionnellement” fermée toute l’après midi… 🙁 Nos plans tombent à l’eau. Impossible de faire l’impasse sur le ravitaillement, donc impossible d’avancer plus aujourd’hui. La boulangerie nous confirme que la supérette sera ouverte le lendemain matin. Il nous faut donc faire escale à Corrençon.

Un petit Orangina au bar pour se remonter le moral et on sors le téléphone. Pas de camping, on appelle donc les auberges, gîtes et hôtels… qui sont tous fermés. 🙁 Nous voila donc obligé d’envisager une nuit en bivouac “improvisé”, et comme on doit repasser le lendemain matin, on doit ne pas trop s’éloigner…

On choisit d’aller vers l’ouest, où la forêt semble suffisamment isolée des habitations. On opte pour un petit coin tout prèt de la Grotte de la Glacière. Arrivée vers 18h30. On attend le début de la tombée de la nuit et on pose la tente.

Jour 3

Corrençon -> Tiolache du milieu

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Notre bivouac étant “illégal” on se lève avec le soleil pour lever le camp le plus tôt possible. Heureusement, la supérette de Corrençon ouvre à 7h30 du matin ce qui nous à permis de ne pas trop perdre de temps à attendre. Départ vers 8h00.

Aujourd’hui, comme les jours suivants, le temps sera magnifique.

Le ravitaillement effectué, direction les hauts plateaux, toujours via le GR91. Traversée du golf puis passage au 45° parallèle avec sa stèle à la mémoire des résistants. Le sentier dans la forêt est sympathique, mais le paysage “bouché” s’avèrera vite répétitif. C’est néanmoins très “roulant” et on progresse vite. La magnifique prairie de Darbanouse sera l’objet d’une pose bien méritée.

Arrive une grosse difficulté que l’on avait pas du tout anticipé: la montée du canyon des Erges, et ses très nombreuses névés. Pas d’autre chemin donc pas le choix. La neige était assez dure donc on a pu marcher “dessus” plutôt que “dedans”. Sauf que, bien sur, souvent ça se dérobe et on se retrouve dans la neige parfois jusqu’aux cuisses. Rien d’insurmontable bien sur, mais très certainement la partie la plus fatiguante de notre randonnée. En haut du canyon, on croisera l’unique personne de la journée, un randonneur qui nous rassurera sur l’état de la suite du chemin.

Cette montée nous à bien fatigué, et l’on décide de bivouaquer à coté de la cabane de Tiolache du Milieu, et surtout de remplir les poches à eau à la fontaine de Tiolache. Après une petite erreur de navigation pour trouver la cabane (aucun sentier n’y mène depuis le GR91) On y arrive enfin. On pose les sacs puis direction la fontaine… On a raté le sentier qui y descend et on navigue donc un peu à l’arrache. Après 20min on croise les ruines d’un abris et un petit sentier qui passe devant. On continue de descendre via se sentier et on croise un nouveau sentier qu’on suppose être le Sentier Central. On a donc dépassé la fontaine, il faut remonter… Quelques minutes plus tard, on se rend compte que la fontaine est en fait à 10m des ruines… Bref, on est sacrément soulagé de l’avoir trouvé, et encore plus soulagé de voir que le débit, bien que faible (5min pour 1L), suffira à faire le plein.

On remonte à la cabane et la température glaciale à l’intérieur nous poussera à préférer poser la tente non loin. Arrivée vers 18h30.

Jour 4

Tiolache du milieu -> Pré Peyret

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La nuit à été glaciale, obligé pour la première fois de porter le polaire dans les sacs de couchage.

Départ vers 09h30, direction la fontaine pour débuter la journée avec les poches à eau remplies. Le débit à nettement baissé par rapport à la veille au soir (probablement normal). On rejoint le sentier Central direction Est pour rejoindre plus tard le GR91. Encore un canyon, encore des névés, mais cette fois ci, la neige est plus dure puisqu’il est plus tôt dans la journée. On progresse donc moins difficilement. Une fois sur le GR91, les arbres se font moins nombreux, et le soleil écrasant accompagnera toute cette journée.

Le paysage, bien que sympathique, deviendra bien monotone au fil de la journée. Un mal de dos fera son apparition en milieu d’après midi et me suivra jusqu’à la fin.

L’arrivée (vers 17h) à la cabane de Pré Peyret fait plaisir: changement de paysage, accueil chaleureux des nombreuses marmottes, et cadre splendide. On décide de dormir dans le refuge qui est impeccable.

Jour 5

Pré Peyret -> Die

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Une nuit parfaite, seul dans le refuge, lever de camp vers 9h30, petite pause à la fontaine des endettés puis descente vers le Château.

La descente via le Pas de Chabrinel est magnifique, et la descente se fait rapidement. Après un chemin forestier jusqu’au “Château”, on décide de prendre le chemin le plus court pour attendre Die ou l’on prend le train le lendemain midi. Cette randonnée est une préparation au GR20 un mois plus tard, donc on joue à la sécurité. La suite de la journée sera quasi entièrement du bitume, jusqu’à Die, ou l’on débarque en plein festival de la Clairette. Boisson sucrée en terrasse d’un bar, puis direction le camping municipal.

Debreifing

– Parti un poil trop tôt vu l’eneigement cette année. On souhaitai partir le plus tôt possible pour maximiser le repos avant le GR20. A refaire en Juin (en partant de Dié pour éviter la partie Nord beaucoup moins belle que les hauts plateaux au Sud)

– cafouillage logistique pour la supérette de Corrençon. fermeture en hors saisons à anticiper une prochaine fois.

– petit stress pour trouver de l’eau. (notamment à Tiolache) Navigation à la carte+ boussole pas au point (surtout un pb d’identification visuelle de l’environnement).

+ On était vraiement seuls tout le temps. A chaque bivouac nous étions les seuls.

+ Sur 5 jours, ne manger que des pâtes et des barres de céréales c’est supportable.

+ Finalement j’ai élucidé mon problème de mal de dos: il est lié à une mauvaise position assis par terre (dos courbé). Je fais donc mon possible maintenant pour trouver de quoi m’adosser et c’est réglé.