Tour du Mont Blanc, sens classique anti-horaire, en bivouac (donc tente, popote et cie dans le sac).
157km; +12000m; -11300m
Qui:
Eric, 30 ans alors. (Accompagné d’un pote)
une bedaine de 8Kg en trop.
cours assez régulièrement 45min 2 fois par semaine.
novice en randonnée.
Combien:
poids sac sans eau: 9180g
+ 3L d’eau : 12180g
(je transpire énormément, et donc bois beaucoup lorsqu’il fait 35°C comme cela à été le cas)
Quand:
Départ le 17 Août 2011, pour pouvoir finir avant le passage des furieux de l’UTMB 🙂
J0
Nous sommes arrivés aux Houches en train vers midi; direction le camping. On pose la tente et on décide de chercher le début du GR histoire de gagner du temps pour le lendemain matin. Une fois trouvé, la curiosité d’y faire un petit aller/retour a été trop grande. C’est donc parti pour un un premier contact, deux petites heures de montée, puis la descente. Le sac est quasi vide, et je me rende compte de la difficulté qui m’attend.
J1 -> Chalet de Miage
C’est parti! On ne quitte pas vraiment la civilisation: première partie sur du bitume, ensuite à travers les pistes de ski, puis l’hôtel du Prarion devant la gare du tramway. Ensuite, on a choisit la variante: le chemin qui rejoint le col de tricot est sympathique, mais nombreux sont les touristes en sortie pour la journée. La montée finale du col du tricot fut pour moi un calvaire : soleil implacable, pas une once d’ombre, et mes 2 litres d’eau n’auront pas suffit. Je suis à sec vers 30min avant le sommet. Mon camarade buvant moins, je le soulage de quelques gorgées d’eau en profitant du paysage… avec la bonne cinquantaine de personnes y pique-niquant.
Je suis plus a l’aise dans les descentes, et je la fait d’une traite. Arrivé au chalet, je trouve le point d’eau public (derrière le chalet, en contrebas : une petite cabane avec lavabo, eau courante et toilette) et je bois bien 1l en quelques secondes.
Nous posons la tente dans la zone prévue à cet effet : magnifique. La place ne manque pas, et même avec une dizaine de tentes au total, aucune n’est à moins de 50m de la notre. Le paysage est magnifique: un glacier nous surplombe, des chevaux profitent du pâturage. Direction le refuge pour y prendre un apéro et plus tard y dîner. C’est sans doute l’établissement avec l’accueil le plus agréable de tout notre tour.
Première journée très éprouvante, mais le cadre à l’arrivée est splendide, et aucun bobo. Ce coup ci, c’est sur et certain, c’est vraiment parti! pas de demi tour du genre “mais qu’est-ce que je fout là”. C’est dur, mais la beauté des paysages le mérite.
J2 -> La Balme
Nuit réparatrice: couché 21h, debout avant le soleil en pleine forme! on plie la tente et on repart afin d’effectuer la première montée du Mont Truc à la fraîche. Tout se passe bien, la descente vers les Contamines se passe bien, les genoux un peu fatigués vers la fin.
Une fois la ville traversée, la suite du chemin en sous-bois jusqu’à Notre Dame de la Gorge nous a abrité du soleil, encore implacable (ce fut d’ailleurs le cas tout les jours). S’ensuit une montée abritée dans la forêt, pour enfin finir sur un long chemin quasi plat, lui par contre complètement découvert. Heureusement, une fontaine est disponible a peu près au milieu. j’aurai consommé au moins 2l rien que sur cette partie.
Après une boisson sucrée consommée au refuge de la Balme, nous repérons la zone de bivouac (pas très pratique: les zones « plates » sont rares). Des panneaux indiquent l’interdiction de poser les tentes avant 19h, il nous reste donc quelques heures à occuper. Nous décidons donc de monter au lac Jovet (avec les sac plein…). La montée se fait bien, mais nous rageons un peu dans la perspective de devoir en refaire une partie le lendemain. Le panorama au lac est un peu décevant, nous resterons peu de temps avant de redescendre poser la tente.
On s’est rajouté une excursion ce deuxième jour, c’est donc bon signe quand à notre forme et motivation!
J3 -> Les Chapieux
lien openrunner (sans la montée au col des Fours)
Encore une fois nous sommes les premiers à lever le camp le matin (ce qui est en soit un exploit pour moi). La montée se passe bien, a noter quand même un passage un peu délicat dans un paysage un peu lunaire, des roches affûtées n’attendent qu’un faux pas pour nous le faire regretter.
Arrivés au col de la Croix du Bonhomme, une petite collation puis direction col des Fours. Le panorama y est grandiose, mais on voit des nuages se rapprocher. On a pas trop envie de s’éterniser, et on abandonnera l’idée de prendre la variante vers la ville des Glaciers (qu’on craignait difficile) pour plutôt descendre vers les Chapieux. Finalement on aurait pu prendre la variante, les nuages ne nous auront apportés que 5 minutes de pluie. (les seules 5min de pluie qu’on aura eu en pleine journée de tout notre tour).
La (très) longue descente vers les Chapieux fut… longue 🙂 Arrivé en bas, le refuge de la Nova est un réconfort appréciable. Les saveurs de leur “assiette du randonneur” reste un très bon souvenir.
Posage de tente dans la zone de camping gratuite non loin, ou l’amicale des amateurs de camping car y tenait un colloque (près d’une centaine de camping car). On choisit de se mètre un peu a l’écart, près du ruisseau pour pouvoir y faire nos ablutions. Resto le soir au refuge, à nouveau 🙂
J4 -> Courmayeur
Étant donné qu’on s’est rallongé pour rien la veille, on décide de tricher un peu, sans même resentir la moindre culpabilité 🙂 un petit coup de bus jusqu’à la ville des Glaciers, et c’est tant mieux, car pas d’autre chemin à pied (a ma connaissance) que de suivre la route, et je déteste le goudron. Je n’ai pas trop de souvenirs de la montée vers le col de la Seigne, mais la vue du coté Italien est sympathique. Première frontière franchie! La descente qui suit est agréable. Le paysage est intéressant, avec les glaciers, l’énorme moraine du glacier de Miage, les lac du Miage et de Combal… De plus, une partie plate permet de reposer les genoux. Il a pas mal de monde, car le lac du Miage semble être une destination prisée.
Malheureusement, nous commettrons une énorme erreur d’orientation. au lieu de bifurquer à droite au niveau du lac du Miage, nous continuons de suivre la route. On ne s’en apercevra que plus d’une heure plus tard… Pas le courage de rebrousser le chemin, on continue donc. (Nous avions aussi peur que le temps additionnel ne nous pose problème pour trouver un hébergement à Courmayeur)
On finira donc la journée sur du bitume le long de la route qui fait le tour du mont Chetif par le nord, pour arriver à Courmayeur éreintés et un peu déçus d’avoir loupé une partie qui semblait sympathique… Après avoir fait une croix sur la possibilité de trouver un camping proche, un petit hôtel qui ne paye pas de mine, mais qui à l’avantage d’avoir de la place et d’être abordable, aura fait notre bonheur. Un restaurant le soir, moins abordable lui, finira de nous combler.
J5 -> Refuge Elena
Pas de souvenir (Si ce n’est le refuge Bertone) de la montée après Courmayeur. Suit un long chemin plutôt plat, avec le Mont Blanc qui nous domine à notre gauche. Pas de difficulté particulière, à part une distance plus importante que les jours précédents. On a probablement eu un gros coup de mou ce jour là, car on a mis largement plus de temps que prévu initialement.
Le refuge Elena sera notre seule nuit en refuge, et il faut avouer que la formule est très intéressante. Accueillant, très propre, dîner et petit déjeuner bons et suffisamment copieux, et la compagnie d’un couple de français qui faisait le tour en accéléré nous aura été très agréables. Ça nous aura presque fait regretté de ne pas avoir passé toutes les nuits dans un refuge (et ainsi alléger le sac).
J6 -> Champex lac
On se sent capable d’augmenter un peu les distances, et surtout l’absence de camping entre Ferret et Champex nous oblige un peu à pousser jusqu’a Champex.
La montée jusqu’au grand col Ferret (frontière Italie / Suisse) ne pause pas de difficulté, la descente non plus d’ailleurs. Du coup je m’amuse à « courir » presque, mes genoux ont rapidement objecté.
Une pause dans un restaurant très sympathique à la Fouly (« un peu, beaucoup, passionnément, à La Fouly » comme disait le tablier du serveur…) le midi et on repart. Le chemin relativement plat qui suit n’est heureusement pas trop ennuyant. On peut profiter de petits villages suisses typiques avec leur vieilles bâtisses en bois, admirer les jardins exemplaires des chalets suisses, pour ensuite emprunter un chemin en sous bois agréable.
La dernière montée vers Champex Lac aura raison de notre entrain, et c’est quasiment sur les genoux qu’on finira cette journée. Un petit ravitaillement avant d’aller jusqu’au camping y tomber littéralement de fatigue.
J7 -> Col de Forclaz, via fenêtre d’Arpette
Après un débat avec mon camarade de marche, et un dernire changement d’avis de ma part, direction la plus grosse difficulté de notre tour : la fenêtre d’Arpette!
On en a chi… ça c’est sur 🙂 mais c’est satisfaisant de l’avoir fait. La première partie de la montée est sympa, notamment la traversée du troupeau de vaches noires 🙂 La suite l’est moins, notamment la traversée du troupeau d’énormes rochers. Impossible de vraiment se perdre, on voit l’objectif, la fenêtre d’Arpette, quasi tout le long de la montée. Arrivés en haut : pas beaucoup de place pour poser le sac et casser la croûte. La fenêtre est vraiment étroite et il y a déjà du monde (5 – 6 personnes) et j’aurai préféré pouvoir contempler le panorama plus au calme. Bref, il est temps de descendre… La vue du glacier très poche à notre gauche est là pour occuper notre curiosité. Je m’attendais, pour cette difficulté, à un panorama grandiose, finalement je serait un peu déçu…
Arrivés au col, on pose la tente dans le camping situé juste derrière l’hôtel et on ne tardera pas à tomber de fatigue.
J8 -> Argentière
Après les deux précédents jours bien fatiguant, on commence à en avoir “marre”. Peu de souvenir entre Forclaz et le col de Balme (frontière Suisse/France)… Ensuite on descend les pistes de ski jusqu’au camping d’Argentière. On sent de plus en plus la civilisation (qu’on a jamais vraiment quitté) nous rattraper, mon mobile capte internet en 3g tout du long…
Le panorama durant la descente après l’Augillette des Rosettes est néanmoins très sympa.
J9 -> Chamonix
On décide faire une journée “light”, objectif aller au Lac Blanc puis redescendre à Chamonix pour la nuit. On rattrape le GR via une voie “hors GR” entre Argentière et la Flégère, pour repartir dans l’autre sens pour atteindre le lac Blanc. Puis ensuite repartir ver la Flégère d’où nous décidons de descendre avec le télécabine afin d’épargner nos genoux qui n’en pouvaient plus.
On arrivera à Chamonix par un petit chemin de promenade, débarquant en plein milieu des réjouissances relatives aux courses de trail. Nous arrivons alors que des finishers du TDS arrivent encore. La folie de la civilisation nous à finalement rattrapé pour de bon, on sait déjà que le lendemain on ne finira pas, “pour de vrai”, notre tour. Direction le camping, ultra bondé bien sur, mais le gérant nous permettra d’occuper un petit coin de son jardin (comme une bonne dizaine d’autre campeurs d’ailleurs). Le soir… restaurant bien sur 🙂
J9’ -> Col du brévent
Pas de véritable 10° jour. La perspective du -1500 qui nous attendait entre le Brévent et les Houches se révéla au dessus de nos forces. On décide quand même d’y monter en téléphérique et de faire un bout de chemin vers Bel Lachat, puis rebrousser chemin afin de prendre le train de retour.
Ils nous manquera quand même le sentiment d’avoir vraiment fini notre tour, mais je n’en garde aucun regret. Aucun des magnifiques souvenirs que j’en garde n’en sera jamais terni.
Petit coucou aux différentes personnes qu’on a croisé:
- Le chien qui nous a suivit aux Contamines 🙂
- Le couple de Polonais qu’on a croisé sur plusieurs bivouacs
- Le couple de français avec qui on a discuté au bivouac de la Balme, qui eux suivaient un autre GR
- Le couple de français avec qui on a partagé dîner, dortoir et petit dej. au refuge Elena.
- La famille de français qu’on a souvent croisé durant tout le tour.
Bilan
Résumé:
Temps absolument magnifique, paysages grandioses, chemin parfaitement balisés, équipements pour bivouac gratuits au début, sanitaires publiques parfais et propres, refuges grande classe : c’est vraiment un GR parfait pour commencer!
Coté hébergement/bivouac : 3 jours en bivouac gratuit, 1 hôtel à Courmayeur, 1 refuge Elena, 4 campings payants, c’était financièrement très intéressant!
On ne s’éloigne jamais vraiment de la civilisation, c’est moins dangereux et ça permet de profiter souvent de ses bienfaits réconfortants (resto….).
Le revers de la médaille : pas de monde sauvage ici, même si on n’entend pas de voitures, on a rarement une vue sans une ligne à haute tension, et la faune se fait discrète.
Quand est-ce que j’y retourne?:
Expérience unique. Si les derniers jours, j’en avait assez de la montagne, dès le soir même du retour, elle me manquait. Depuis, cela fait bientôt 4 mois, je ne cesse de ressentir une nostalgie… Je ne pense plus qu’à mes prochains projet de périples! (GR20, …)
Si je devais le refaire:
Refuges toutes les nuits. C’est beaucoup plus cher, mais si ça permet d’avoir quelques Kg de moins sur le dos, ça les vaut! (après simulation, ça me ferai gagner 4Kg)
Avec le nombre de repas au resto qu’on a fait, mon paquet de pâtes aura fait le tour entier sans être entamé!
Porter des “vrai“ Tshirts plutôt que des marcels. j’ai vraiment cramé au niveau des épaules.
Perdre mon sur-poids (et m’alléger ainsi d’encore plus)
Matériel:
liste exhaustive avec poids et simulations d’optimisations
- Sac a dos Golite Pinnacle : impecable!
- matelas gonflable Therm-a-rest : génial
- Sac couchage (0+ ?) parfait, jamais eu froid
- Tente ShangriLa 2places : super. Pas trop envie d’opter pour un tarp ou même juste la toile extérieur. les insectes ne sont pas mes amis! peut être lorsque je serais plus aguerri.
- Poche ventrale pas confortable/utile du tout, à oublier.
- Utilisé mon mobile (pour son GPS avec cartes offline) une seule fois, à oublier je pense. (avec son chargeur solaire) prendre plutôt mobile de base pour les appels / sms.
- J’avais prévu un “strap” pour le genou gauche qui était faiblard. Je ne l’ai pas porté une seule fois car il me génait plus qu’autre chose.
- Polaire tecnique et Tshirt manche longue respirants parfaits
- pas pu tester veste imperméable technique.
- Appareil photo Lumix FT3 excellent! réglé correctement la batterie peut tenir des centaines de clichés!
- Bâtons D4 bien trop lourds, à changer!
- Chaussures impec.
- réchaud gaz + recharge : bien trop lourd, surtout qu’on aura a peine utilisé une moitié de la première cartouche. Mais dur de « bien viser » quand on est novice.
Santé:
Pas de gros bobo. tombé deux ou trois fois sur les fesses sans conséquences.
aucune ampoule
les descentes fatiguent les genoux. un sac moins lourd et quelques Kg de gras en mois serait salutaire!
Mega coups de soleil!!
Perdu max 2 Kg pendant la randonnée (merci les resto)
repris 8Kg dans les 3 mois suivants! (gros coup de fatigue…)
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