GR20 – traversée de la Corse via les montagnes

Le fameux GR20, sentier de randonnée mythique… Du Nord vers le Sud. Avec la tente, mais sans nouriture : 166km; +11200m; -11400m

Qui: Eric 31ans, encore quelques kilos en trop. (toujours accompagné de Fred)

Combien: sac 8Kg sans eau (11Kg avec 3L)

Quand: du 20 Juin au 07 Juillet 2012 grand max

Objectif: finir sans se presser

Jour 0

Paris -> Calenzana

Départ de Paris intra-muros pour Orly. Trajet métro/rer/orlyval rapide : 45min. Peu de monde à Orly, quasi pas de file d’attente pour l’enregistrement. N’ayant pas de carte d’identité valide (j’ai encore une carte cartonnée qui à plus de vingt ans) petit stress pour savoir si je vais avoir des ennuis ou non. Finalement tout se passe sans accro. La carte expirée a suffit pour enregistrer le bagage et on ne me demandera jamais plus mes papiers ensuite.

Arrivés à Bastia, on récupère une voiture de location pour rejoindre Calvi. On joue aux touristes et on fait la route sous le soleil en décapotable. Les vacances commencent bien 🙂 Petit tour à Calvi avant de déposer la voiture proche de l’aéroport de Calvi.

En guise d’échauffement, on décide de rejoindre Calenzana à pied. Quasi 3h de marche sur la route en plein cagnard (entre 16h et 19h). 2 voitures s’arretent de leur propre gré pour proposer de nous déposer. On apprécie beaucoup mais on préfère continuer à pied. Preuve que l’auto-stop marche bien en Corse pour les randonneurs: même pas besoin de lever le pouce 🙂

Arrivés plus tard que prévu à Calenzana, direction le gite d’étape. On pose la tente et fait quelques courses pour le soir. Finalement l’apétit nous manque (surement le petit restau vers 14h + stress avant le début?) et on se couche l’estomac vide.

Jour 1

Calenzana -> Ortu di u Piobbu

Debout 5h, départ 6h, arrivée 13h45.

Nuit agitée: nous avons peu/mal peu dormi.

Au programme, quasi que de la montée, et je ne me sent pas super en forme. Je traine un peu les pieds lorsque la pente augmente, mais j’avançe néanmoins. Je sais qu’il va me falloir quelques jours pour m’aclimater. A posteriori c’était sans doute la journée la “pire” de tout le GR pour moi. Chaque jour suivant je serais en meilleure forme que le précédent.

Une petite section de légère escalade, dont une partie avec des chaînes donne le ton pour le reste du GR. C’est je pense parfait pour décourager les gens qui se seraient trouvés embarqué sur ce GR sans se rendre compte de la difficulté.

On arrive au refuge à 13h45. Il y a plus de monde que je n’aurai pensé. Posage de tente puis réservation du diner. Les emplacement de tente sont nombreux et spacieux. Puis commence l’attente. Ca deviendra vite la routine de quasi tout les après midi : trouver un bou d’ombre pour patienter l’après midi.

Le soir, plat de lentille très bon, dommage qu’il soit piégé avec des cailloux… mon voisin d’en face retire un gravillon de 2cm quand même…

Jour 2

Ortu di u Piobbu -> Carrozzu

Debout 5h, départ 6h30.

Début de la journée à l’ombre sous les arbres, puis une grosse montée dont les ⅔ se fait à l’ombre. Magnifique vue en haut du premier col. Ensuite, zigzag autour des pics. Autant ranger les batons, c’est une partie assez technique, qui nécessite de poser les mains très souvent.

Même si le GR est balisé de manière parfaite, une petite faute d’attention et on se trompe de chemin (on continu sur un chemin au lieu de “grimper”). Sans conséquence, car l’absence de marque fait très vite penser qu’on s’est trompé. En général, dans les cailloux, on est jamais 1min sans voir de marque. C’est finalement la seule fois ou l’on s’est écarté involontairement du GR.

La fin du trajet est une longue descente, au soleil. Je vais déjà bien mieux que la veille. J’aime bien les descente et j’en profite.

Le refuge est probablement un des pire du GR : punaises de lit pour ceux qui y dorment, emplacements de bivouacs rikiki et infestés de fourmis pour les tentes. Par contre, c’est en forêt, donc pas de problème pour trouver de l’ombre. 2 blocs de sanitaires quasi neufs, mais un seul d’ouvert : longue queue (1h) pour la douche! Ca reste quand même très correcte pour un lieu si isolé de la civilisation. J’en profite pour constater qu’on ne sent pas les fourmis sur les jambes, elles sont trop légères. Par contre, ce sont les poils qu’elles touchent qui déclanchent la sensation.

Le soir : soupe et pâtes, assaisonnées (ou plutôt noyées) de la même préparation d’herbes. Sans être vraiment mauvais, ça m’a laissé un souvenir de “trop” d’herbes.

Jour 3

Carrozzu -> Haut-Asco

Debout 5h, départ 6h, arrivée 11h30.

On commence la journée avec une passerelle suspendue (qui s’avert être la plus haute de tout le GR). Même si elle est parfaitement entretenue, les “planches” en métal semblent neuves, je ne suis pas rassuré. Ca bouge un peu et finalement c’est le seul de tout le GR ou j’ai eu le vertige.

Un petit passage avec des câble pendant la montée vers Bocca di Stagnu. S’ensuit une longue descente vers la station de ski.

Douche chaude au refuge, un luxe, beaucoup de place pour le bivouac, mais peu d’ombre.

Le soir, diner au restaurant en face du refuge. La nourriture est correct, sans plus, mais on se retrouve entassés a plusieurs dizaines de convives dans une petite salle fermée. Le bruit était forcément important, et l’ambiance colo de vacance ne correspondait pas vraiment à ce que j’attendais.

Jour 4

Haut-Asco -> Tighiettu

Debout 5h15, départ 6h, arrivée 12h

Début de la montée dans un paysage alpin qui fait plaisir à voir après tant de cailloux. Heureusement car la suite de la journée, on va en manger du cailloux (et sans lentille ce coup ci)

Le fameux “cirque de la solitude” ! on y arrive! et… il faut avouer que c’est impressionnant! Pendant les 20 premières minutes de descente, les chaînes sont vraiment nécessaire : on fait du rappel à certains endroits. Finalement je m’amuse assez dans ces parties techniques, une fois l’appréhension domptée, on avance bien.

Pour une fois, la plus belle vue s’offre à nous une fois arrivés en bas! on vois nettement Calvi et sa plage.

La remontée ne pose pas de problème. une petite échelle, quelques chaînes et c’est fini (la fin dans un pierrier pentu est fatiguante) prévoir une bonne heure quand même.

Reste une longue descente vers le refuge de Tighiettu. Le refuge en lui même est magnifique, comme la vue qu’il offre. Les emplacements de bivouac sont difficiles d’accès (un peu d’escalade à faire en tongue lors des déplacements…)

Le gardien (Charlie) est fort sympathique, la nourriture bonne (charcuterie, pâtes avec une sauce excellente).

Le vent va se lever en soirée et va souffler assez fort toute la nuit. Notre tente “type canadienne” n’est pas bien adaptée et la toile va danser la samba toute la nuit. Heureusement la fatigue et les boules quiès aident à trouver le sommeil.

Jour 5

Tighiettu -> Tighiettu (Hors GR : Monte Cinto)

Debout 5h15, départ 6h, arrivée 15h45

On a prévu 3 jours de “mou” au niveau de l’avion retour pour parrer à d’éventuels problèmes voir se rajouter des rando hors GR. On est motivés et justement le point culminant de la Corse est accessible, et on à hate de marcher avec des sacs quasi vide 🙂

Aucun balisage sur ce trajet, mais la présence d’assez nombreux (pas assez?) cairns aident à l’orientation.

On monte sans difficultée en suivant les cairns. Une fois en haut, on profite de la vue qu’offre une petite fenêtre. Ce qu’on ne savait pas c’est qu’il fallait descendre par une autre fenètre juste à quelques mètres à notre droite. Mais le gigantesque pierrier par lequel on arrive est traitre : le chemin se divise en plusieurs plus petits chemins et on a choisi un petit chemin qui part trop à gauche… La carte du Topo s’arrète justement là, et on aura la mauvaise idée de suivre un autre groupe qu’on apperçoit dans la (mauvaise) vallée sur l’autre versant…

On descend donc via un pierrier, dans une vallée de cailloux avec un petit lacs et quelques névés. On croise le groupe qui finalement rebroussait chemin, eux devait continuer le GR le jour même.

On est pas vraiment perdus, car j’ai un téléphone avec GPS et une carte IGN, mais on se demande sans cesse si on est ou non sur le chemin trop vaguement décrit par le topo. Le tracé n’apparaît pas sur la carte IGN… Maintenant on sait que s’il y a un doute, il faut rebrousser chemin…

Finalement, on croise des guides de montagne qui nous indiquent le bon chemin. On s’est énormément ralongés, et finalement on a récupéré le balisage rouge qui indique le chemin depuis Haut-Asco. Finalement, une fois le bon chemin retrouvé, on décide de rentrer sans pousser jusqu’au sommet, il se fait déjà tard, et la fatigue physique comme morale se fait sentir. On a quand même pu profiter d’un magnifique panorama depuis la Pointe des Eboulis a 2607m.

Finalement la descente est longue mais au moins, on est sur de ne pas se perdre. J’éviterai à l’avenir les itinéraires non “marqués”.

Le soir, on sera du second service. Le patron fait tourner une bouteille d’eau de vie très… spéciale 🙂

Jour 6

Tighiettu -> Castel Di Vergio

Debout 5h10, départ 6h30, arrivée 14h

Le découpage du topo officiel est mal foutu (4h + 8h), donc on décide de faire un redécoupage plus équilibré car la station de ski du col de Vergio le permet.

La journée commence par une descente sympathique, puis un peu de forêt pour enfin monter sous le soleil jusqu’a Bocca Foggiale 1962m qui est très venteux.

Le reste de la journée est une promenade. On fait le tour de la vallée, en passant devant le refuge prévu par le topo. Une magnifique vue sur la mer s’ouvre a nous.

Enfin on descend dans la verdure pour ensuite longer le Golu jusqu’au croisement du sentier de la transumance. Malheureusement on rate la cascade de Radule (qui n’était qu’a quelques centaines de metres).

On arrive enfin a la station en suivant le chemin dans la fôret. On profite du restaurant (14h30 pour un en-cas puis en remet ça le soir)

Le refuge/camping (sanitaires en nombre et douche chaude) propose aussi un ravitaillement.

Le camping est entouré de barrières solides, on s’estime donc à l’abris des cochons sauvages qu’on voit trainer tout pret. (suspense…)

Jour 7

Castel Di Vergio -> Manganu

Debout 5h10, départ 6h20, arrivée 13h30

La journée commence mal : le sac à dos de Fred n’est plus là… il a été trainé a qlq mêtres de là et git éventré. 2 saucissons manquent à l’appel, la pluspart de la bouffe de Fred est bonne à jeter… Le moral en pâti, mais on se dit qu’au moins tout le reste de l’équipement est encore là!

Descente facile en forêt puis montée au soleil jusqu’au col St Pierre, où le célèbre arbre, normalement couché par le vent, est complètement mort. Heureusement un autre arbre comparable prend le relai pour les photos 🙂

L’arrivée au lac de Nino est magnifique. En ce qui me concerne c’est très certainement la plus belle étape du point de vue paysage. La verdure, les eaux lisses du lac, les chevaux en liberté… Cela dégage un sentiment de plénitude qui est navrant de quitter.

Nouveau coup dur de la journée pour Fred: il ressent une grosse douleur à une cuisse lors de la descente. Pour le soulager je porte nos deux sacs pendant 1h avant d’arriver à la bergerie de Vaccaghja. Un petit massage et une boisson sucrée lui permet de tenir la suite:  traversée d’une magnifique plaine verdoyante, et arrivée au refuge après une courte montée. Malgré tout, on à bien avancé aujourd’hui, et demain est un autre jour…

Petite baignade dans le ruisseau en contrebas du bivouac.

On se couche dans le doute, comment sera la cuisse de Fred le lendemain?

Jour 8

Manganu -> Pietra Piana

Debout 5h10, départ 6h15, arrivée 14h30

Le début de journée c’est de la montée à l’ombre, la cuisse de Fred est ok, on pense que c’est de l’histoire ancienne.

Arrivés en haut, on profite du magnifique point de vue vers les lacs (Capitello et Melo) puis on attaque la descente. Et là, c’est le drame… Après quelques metres de descente, la douleur se réveille. Il nous reste à faire: d’abord des crêtes puis une assez longue descente jusqu’au refuge suivant.

Quand le terrain est technique, je ne peux malheureusement porter les deux sacs : je doit pouvoir voir mes pieds et la seule méthode pérène est de charger au maximum celui sur le dos et de porter l’autre sur le ventre. Je ne pourrais soulager Fred qu’une petite heure lors de la dernière descente vers le refuge.

La vue depuis notre bivouac est magnifique.

Jour 9

Pietra Piana -> Pietra Piana (repos)

On prend la décision d’utiliser un de nos 2 jours de “rab” restant pour laisser la cuisse de Fred se reposer. Après discussion avec un sportif, on suppose que c’est une élongation, donc l’espoir de pouvoir finir est encore présent. On croise les doigts et on patiente la journée. Le jeu du jour : trouver de l’ombre…

Jour 10

Pietra Piana -> L’onda

Debout 5h10, départ 6h15, arrivée 10h40

On espère de tout coeur que Fred pourra finir ce GR20 et donc on choisit la route “normale” en espérant qu’elle soit moins exigeante que la variante par les crètes (même si elle est plus longue, elle semble plus plate).

Le programme de la journée est donc court, tant mieux (sans la blessure, on aurait probablement pu doubler en passant par les crêtes).

Une descente dans les cailloux, puis un long plat en forêt bien ombrâgée puis une montée toujours dans la forêt. Fred à toujours mal, mais c’est supportable.

Le refuge (en fait une bergerie) et sa zone de bivouac fait un peu “parc à randonneurs” mais bon, leur lasagnes légendaires valent le coup (selon Fred…).

Jour 11

L’onda -> Vizzavona

Debout 6h15, départ 7h15, arrivée 13h40

On doit attendre 7h pour prendre le petit déjeuner servit par les gardiens (ca permet de profiter d’un vrai café chaud).

La journée commence par une longue montée en plein soleil pour arriver à Punta Muratello 2141m.

La descente commence par des grande plaques rocheuses pour s’enfoncer progressivement plus bas dans la forêt. Le ruisseau Agnone propose de jolies vasque auxquelles il est difficile de résister sous ce soleil. La suite de la journée est une descente tranquille en fôret.

On arrive enfin à proximité des cascades des Anglais, lieu touristique, et sa buvette incongrue plantée au milieu de la forêt. Premier contact avec la civilisation avant d’arriver à Vizzavona.

On arrive enfin, sacrément content/soulagés d’arriver tout les deux en forme à l’étape critique du GR20. En effet la cuisse de Fred est remise et il n’est plus du tout question de rentrer par le train.

Le bivouac derrière la ligne de chemin de fer est très très moyen. il faut se débrouiller pour faire tenir la tente sur le béton, pas de sanitaires (ils étaient en constructions) et pas d’eau sauf une source à une centaine de metre.

Le restaurant auprès du quai est par contre très bon. Le ravito à l’épicerie attenante cher (ils profitent des randonneurs en autorisant la CB qu’à partir de 30€…).

Jour 12

Vizzavona -> Bocca di Verde

Debout 4h, départ 5h10, arrivée 16h

Maintenant que la crainte d’abandonner est dissipée, on est tout les 2 remontés à bloc. On décide de se lever tôt et de pousser un peu plus loin que ne prévoit le topo. Plutôt que de s’arrêter à e Capanelle, on décide de pousser jusqu’à Bocca di Verde qui abrite un camping. Voir de doubler si vraiment ça se passe bien.

Jusqu’à e Capanelle, le chemin est totalement sans intéret : il suit des lignes de niveau à travers la forêt. Il n’y a rien à voir, il n’y pas un pet de vent et on étoufe. Une petite pause boisson sucrée au refuge et on repart, on a encore du jus et il est encore tôt…

Malheureusement le chemin est toujours si peu intéressant et la distance commence à peser dans les jambes. La dernière heure avant Bocca di Verde sera pour moi sans doute mon pire souvenir. Le moral en prend un coup. En chier pour en plus ne rien voir d’intéressant c’est pas le pied. Pourtant le Sud était sensé être plus beau…

On arrive enfin, camping très correct, douches chaudes, et repas au poil : côtes de porc au barbecue (de la viande!!)

Jour 13

Bocca di Verde -> Usciolu

Debout 5h10, départ 6h20, arrivée 16h

On commence par une montée à Bocca d’Oru 1840m en pleine purrée de poid. on ne vois rien, si ce n’est le gardien de Prati qui descend avec ses chevaux.

Arrivés au refuge, on devine la mer à l’Est, à travers la brume ambiante.

Une longue traversée à zigzaguer entre les crètes commence. A l’ombre on a foid, on met le plaire, 2min plus tard au soleil, on a chaud en l’enlève, puis on recommence 🙂

On sera assez frustrés de ne voir que de loin tout ces petits villages typiques en contrebas. Ce GR20 manque curellement de contacts avec la population locale.

Les paysages, malgré les nuages, sont quand même magnifique. On apperçoit même, entre deux pics, la base militaire de Solenzara.

Après les crêtes, une petite descente et on arrive au refuge et son légendaire stock de marchandises.

Cette journée se fait bien et on est content d’avoir fait 3 étapes en deux jours (et d’éviter le refuge de Prati qui à mauvaise réputation).

Jour 14

Usciolu -> Asinau

Debout 5h10, départ 6h05, arrivée 13h

On souhaite faire l’ancienne étape de 8h, plutôt que de suivre le nouveau tracé.  Et grand bien nous à pris. C’est sans aucun doute l’étape la plus belle de la partie Sud.

Après la descente depuis les crêtes, on repert la bifurcation de l’ancien tracé. Même si les marques du GR ont été effacées (!) des marques vertes/jaunes les ont remplacées, sans parler des flêches en cailloux posées par les randonneurs. Notre crainte de se perdre par manque de trace est levée.

La traversée de la grand prairie est un moment magique. La sérénité qui s’en dégage fait oublier le soleil qui tape dur. La montée du Mont Incudine se fait très bien et la vue en haut est époustouflante! La côte Est est toujours nuageuse, et à défaut de voir la vrai mer, une magnifique mer de nuage s’offre à nous. De l’autre coté, à l’Ouest la vue est parfaitement dégagée. Je prend des photos en panorama à 360° pour la première fois. C’est une gageure d’avoir supprimée cette étape du tracé officiel!

Le moral est revenu et je ne ressent plus aucune fatigue en fin de marche.

La descente semble courte, mais en fait les longues traversées assez techniques des plaques rocheuse compliquent la tâche. Sous le soleil de 12h c’est éprouvant.

Etape cotée à 8h, on l’aura finalement avallée, pause comprises, en 7h.

Le refuge s’avère très bien. 4 toilettes sèches toute neuves, 3 douches dont 2 neuves, et même le lendemain matin, du vrai café chaud!

Jour 15

Asinau -> I Paliri

Debout 5h30, départ 7h05, arrivée 12h30

Encore une fois, on à la chance de faire le plus gros de la montée complètement à l’ombre. Même si les aiguilles de Bavella sont perdues dans les nuages, le paysage est magnifique. Le chemin est amusant, avec des sections à chaines rigolotes. De plus, on commence à croiser des touristes qui montent depuis le col de Bavella. C’est amusant de les voir peiner au bout de 30min, même sans sac 🙂

Après une petite pause au col, on repart vite pour s’éloigner de la civilisation. Une montée puis une descente plus tard, on arrive au refuge. Le dernier.

On discute avec les gens qui commencent depuis le Sud, à notre tour de jouer les vieux briscards et donner des conseils 😉

Le repas du soir est égayé par l’humeur festive du groupe qu’on a ratrappé, et qui ont quasi fait tout le GR ensemble.

Jour 16

I Paliri -> Conca

Debout 6h10, départ 7h15, arrivée 12h15

Dernier jour, principalement de la descente. On traverse des plaques rocheuses magnifiques. On fait une bonne pause pour faire trempette dans une vasque assez profonde pour nager un peu. On repart et on fini cette dernière étape assez vite.

Finalement 15jours de marche c’est pas la mort, et j’en redemande presque…

On prend la navette du refuge pour Porto Veccio. la suite de l’histoire c’est en mode touriste…

Bilan

En Vrac

  • Météo (trop?) parfaite (c’est la Corse aussi…)

  • J’ai un peu souffert du soleil (surtout du manque d’ombre dans les refuges d’altitudes) mais moins qu’au TMB.

  • Petite frayeur sur la blessure de Fred, mais je pense qu’on à très bien réagi, et je suis ravis qu’on ai pu finir ensemble.

  • Petite déception sur les paysages. on bouffe quand même un sacré paquet de cailloux. Je pensais que le GR le “plus dur d’europe” serait forcément aussi le plus beau… Les paysages du TMB m’ont largement plus éblouis. On sent que le tracé du GR20 à été pensé dans une optique de performance sportive plutôt que contemplative..

  • C’est quand même cher au final. (budget approx 30€ mini par jour)

  • La tente était une bonne idée, les punaises de lits ont sévit… Pour 6€ de plus on aurait pu dormir dans les tentes des refuges et soulager nos sacs de 750g. pas sur que ca en vaille le coup. (et avec notre tente, on était libre de toute réservation)

  • Sens Nord Sud parfait, je ne comprend pas ceux qui préfèrent l’autre sens. J’aurai été complètement démoralisé de finir par les plus grosses difficultées.

Quand est-ce que j’y retourne?

Le GR20, ça c’est fait. passons à autre chose 🙂 Il ya plein d’autres paysages a découvrir ailleur…

Si je devais le refaire:

Je mangerai probablement moins souvent dans les refuges. un jour sur deux peut être? et je prendrai de quoi faire soi même le petit dej. La qualité est très hétérogène et cela vaut rarement le prix.

Materiel:

Sac a dos Golite Pinnacle : toujours parfait, en dessous de 12Kg de charge il est super!

matelas gonflable Therm-a-rest : je ne m’en séparerai pas pour rien au monde.

Tente ShangriLa 2places : J’ai découvert qu’elle claque beaucoup quand le vent souffle. C’est assez bruyant et peut rassurant, mais avec suffisement de cordelettes ça ne s’est pas envolé. Voir peut être une tente plus basse mais donc moins spacieuse pour l’avenir?

GPS du smartphone (avec cartes IGN 1/25000) utiles pour les quelques portions sans marques (Monte Cinto et étape effacée)

Appareil photo Lumix FT3 excellent! réglé correctement la batterie à tenue les 15 jours et plus de 700 photos!

Bâtons super légers: génial!

Chaussures toujours impec.

Santé:

Malgré avoir été malade comme un chien 1 semaine avant le départ (perdu 2kg) le GR20 s’est très bien passé pour moi.
A part quelques ampoules formées au début, mais qui ne m’ont jamais fait souffrir, aucun bobo.
Comparé au TMB ou je souffrait dans les descente, cette fois ci c’est tout le contraire, je me suis amusé comme un fou à sauter de cailloux en cailloux. le sac plus léger, 5Kg en moins dans le ventre, et un entrainement bien plus sérieux ont bien aidé.
Perdu approx 5Kg